Urban resonance

Europan 6 « IN BETWEEN CITIES » 

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Catania (Sicile – Italie)
équipe : Vincent Delaboudinière (musicien)
Date : 2001

Urban resonnance est un projet qui s’inscrit dans un travail général d’interrogation des formes sub-urbaines.
A Catania, en Sicile, le site, occupé par une coulée de lave figée, est un îlot non construit. Il se trouve dans la zone péri-centrale de la ville, dans le prolongement d’une trame en damier datant de la colonisation romaine. Il est au coeur d’axes routiers suivant lesquels la ville s’est développée. Le paysage de cet îlot, stigmate d’une éruption de l’Etna, est celui d’un terrain vague marqué par les traces de différents usages sauvages, et bordé de panneaux d’affichage le long d’axes routiers.

Notre proposition pour requalifier cette zone consiste à révéler et à viabiliser les différents usages et situations déjà présentes sur le site. Pour cela, nous opérons sur le mode de l’échantillonnage et de l’amplification autant sur la matière présente sur le site que sur les forces qui ont participé à sa construction : nous multiplions les panneaux d’affichage, lampadaires, et autres totems issus de l’industrie. Dans un mouvement de feedback continu allant directement du réel au réel, sans passer par l’abstraction, nous rapprochons les forces empiriques et sauvages qui ont jusqu’alors dessiné ce no man’s land. Ce processus de dispersion crée des agencements faisant lieu : un panneau d’affichage crée de l’ombre, des brumisateurs calment la température de l’air, des systèmes d’arrosage engendrent des zones engazonnées propices à la flânerie et au jeu, des lampadaires permettent l’utilisation du site la nuit…
Le jeu des images plaquées sur les panneaux renvoie l’image de la-ville-qui-consomme. Il désigne l’appartenance du lieu à un territoire plus étendu, l’appartenance de l’observateur à un groupe social.

Nous constituons ainsi une forme hybride, celle de la ville historique et de l’espace suburbain. En amplifiant la présence des panneaux d’affichage et en créant des agencements de produits industriels et manufacturés sur le mode du ready-made, nous ménageons une limite attendue, celle de l’îlot. Abandonnant les notions de transcendance et d’esthétique, nous opérons dans les degrés du primitif et du sauvage. Nous réalisons une forme actuelle qui est espace, vitesse, marchandise, publicité, télévision.