Le projet se nourrit de la structure urbaine de la cité, de son ambiance, de son vocabulaire aléatoire et spontané. Il opère un » lissage » de la forme urbaine existante, dans un double mouvement simultané : de la forme présente vers son indexation comme projet. Le travail architectural consiste en l’échantillonnage du bâti existant – le carré mulhousien, augmenté des extensions. Le bâtiment est une mise à plat du contexte et des processus qui ont généré sa forme : Il s’agit d’une architecture » extraite « , comme index de la cité existante propice à l’invention de territoires potentiels. Ainsi, l’habitat investit toute la parcelle jusqu’à la clôture. Le projet ne s’arrête plus aux murs, il contamine le voisinage et inversement. L’habitant dessine une géographie non programmée, le bitume s’infiltre, une densité s’installe autour d’un vide intérieur. Une intériorité se dessine pendant que le jardin construit se verticalise. Avec le temps, les espaces végétaux structurent les topiaires, se glissent dans les interstices, investissent les toits qu’ils transforment en pièces à vivre. Le projet se construit dans la durée et le mouvement.