TRAFIC X4

LE PROJET COMME TENTATIVE DE PRODUCTION D’ENVIRONNEMENTS

LES COMPOSANTES DE CE PROJET SONT : ESPACE INTERNE D’UN BUNKER TRAFIC ROUTIER EXTÉRIEUR AU BUNKER GROUPE SOCIAL
Date : 2002

La production de la forme s’articule sur l’idée générale de l’empreinte et de la matrice. Le médium « son » est entendu comme proto-forme architecturale. Il n’y a pas d’analogie formelle entre le sonore et une forme architecturale déduite. Le son, retransmit et transformé, est compris comme déclencheur et modificateur d’espace à un niveau social et phénoménal : Quelle forme territoriale et relationnelle se cristallisent au contact d’un agencement musical et sonore donné ?

Forme 0 : matière brute primitive et sonore / Première étape qui consiste en l’échantillonnage des sons du trafic routier extérieur au lieu.

Forme 1 : digitalisation et recyclage / Le projet relève des mécanismes de la perception. Il est une tentative de construire une architecture sur la base de sons prélevés et compris comme modificateurs, forme indexée du paysage sonore proche. Recyclés, bouclés, ils sont rediffusés à l’intérieur du bunker. Le dispositif est celui d’une simple amplification : le phénomène sonore prend le pas sur le caractère phénoménal du bunker, sur son épaisseur. Le projet peut se comprendre comme une tentative concrète de réduction de l’épaisseur des murs.

Forme 2 : transcription et hybridation / Le projet consiste en une hybridation. Il est question de la construction d’une architecture temporaire alimentée par le prélèvement et le retraitement du son et par cette forme relationnelle qu’est le clubbing : réaliser une forme intégrant la double articulation forme sonore prélevée et forme d’usage. Ce dispositif 2 – matière extraite du trafic routier / forme relationnelle du dance-floor – spécule sur la production de formes architecturales en tant que modificatrices et créatrices d’environnements spécifiques embrayeurs de territoire. Une strate de projet qui consiste à révéler l’appropriation des formes et leur réécriture. Le son précédemment prélevé du trafic est lissé par encodage des sons bruts au protocole M.I.D.I. (musical instrument digital interface : protocole de communication informatique, englobant matériel et logiciel, dont l’objet est d’assurer le transfert standardisé d’informations essentiellement musicales) puis diffusé après avoir été reconstruit sous une forme « pop ». Une cellule du bunker est installée en dance-floor et lieu d’écoute. L’agencement reprend une des formes d’usage social intrinsèque à ce lieu, il en capture les signes et les fait glisser vers un complexe architectural.