Symbole d’innovation au sortir de la guerre, beaucoup des Grands Ensembles de logements issus de la Reconstruction arrivent aujourd’hui en fin de cycle : enclavement urbain ou rapport conflictuel avec un contexte qui a muté rapidement, défaut d’isolation thermique, évolution des modes de vie et des exigences d’habiter, perte d’attractivité d’un patrimoine parfois stigmatisé. 60 ans après sa construction, la résidence Plaisance à Saint-Nazaire montre des signes évidents de vétusté.
Restructurer en ajoutant :
– Ajout de logements neufs à une échelle intermédiaire entre l’habitat pavillonnaire et les immeubles, assurant la transition formelle et spatiale et adoucissant l’insertion de la résidence Plaisance dans le quartier ;
– Ajout d’une sur-façade en bois intégrant ascenseurs et usages annexes au logement (loggias, celliers), en complément de la rénovation thermique ;
– Ajout d’usages collectifs de proximité par la recréation d’un paysage habité entre les immeubles, proposant de nouveaux parcours piétons adaptés à l’échelle du site et l’aménagement de jardins d’agréments, potagers, vergers, placettes, jeux pour enfants qui redonnent vie à des espaces auparavant monotypiques et secs.
L’exposition « Plaisance – Les formes ajoutées » illustre les pistes urbaines et architecturales explorées. Elle croise différentes échelles et supports plastiques, multiplie les regards sur la réhabilitation à travers les récits des maîtrises d’ouvrage, maîtrises d’oeuvre et maîtrises d’usage. Elle témoigne de la collaboration engagée entre Jba et BLOCK, architectes et Atelier Horizons, paysagiste, au regard des enjeux architecturaux et paysagers, mais aussi urbanistiques, sociaux, écologiques et économiques soulevés par la réhabilitation.
Contenu audio disponible ici.
La vingt-deuxième édition de la Triennale di Milano se déroule du 1er mars au 1er septembre 2019 sur le thème « Broken Nature : Design Takes on Human Survival ». Cette édition est organisée sous la Direction de Paola Antonelli, Conservatrice Principale de l’Architecture & Design et Directrice de la Recherche et du Développement au Musée d’Art Moderne de New York (MOMA). Une réflexion est portée sur la relation entre l’humain et l’environnement à toutes les échelles — du microbiome au cosmos, en passant par les écosystèmes sociaux, culturels et naturels.
La Section française a confié le commissariat de son exposition à Catherine Geel, historienne, enseignante, critique et éditrice, membre associée du Centre de recherche en design (ENS Paris-Saclay).
« De la pensée au visible. Design As A Large Ring » met en relief 9 projets, concrets, prospectifs et urgents. Il renoue avec un esprit qui appartient à la fois à un certain esprit français, et au design comme discipline : le lien de la pensée à la mise en forme.
“J’ai décidé de faire appel à Karl Nawrot, designer graphique dont une des qualités est de projeter son dessin, sa réflexion dans l’espace. Les architectes de BLOCK et Sophie Breuil, designer, ont ensuite matérialisé et aménagé cette intuition et pensé le parcours. C’est une très grande maquette qui s’étend sur 45 m², sur laquelle les projets des designers sont symbolisés. Pour chaque projet, un film a été réalisé par les designers eux-mêmes, afin de recontextualiser chaque projet dans le réel. Sur le modèle anglo-saxon du reader, chaque projet est accompagné d’un extrait d’écrit théorique d’un penseur français choisi parmi les textes que nous éditons par ailleurs, comme Georges Bataille ou Michel Serres. Cette section est un peu catatonique, assez poétique et contemplative. Ici, on ne présente pas d’objet, mais un paysage.”
Catherine Geel, commissaire d’exposition
Exposition réalisée grâce à la DRAC des Pays de la Loire, la Région des Pays de la Loire, l’ensa Nantes, le Voyage à Nantes, et la SAMOA
Une boîte à chaussures Adidas se transforme en une salle de sport, le ghost d’une alvéole du blockhaus DY10, la trame renversée d’un faux-plafond industriel, celle paysagère d’un agencement de tables réalisant une topographie… Autant de « formes indexées » qui montrent comment BLOCK vise en premier lieu la révélation d’une poétique particulière de l’espace sensible.
Transposant ou adoptant les catégories opératoires de la culture pop – imagerie, copie, déplacement, décontextualisation de signes et de formes issus du contexte – BLOCK utilise ce système de figuration comme outil de conception architecturale.
« Block – Formes Indexées » souligne le caractère poétique et parfois ambigu des réalisations des trois architectes pendant ces dix-huit dernières années. Elle laisse supposer les engagements philosophiques, sociaux et urbanistiques, matériels et immatériels, à l’œuvre dans le penser et le faire de ce groupe de travail.
La galerie Loire de l’école d’architecture de Nantes est le lieu qui a été choisi pour présenter cette rétrospective, à la fois comme symbole de l’enseignement d’une discipline exigeante mais également comme lieu de découverte et d’expérimentation, lieu d’émancipation et d’émergence des formes architecturales de demain.
Sur une proposition de l’association – HAUS et une invitation de l’ensa Nantes.
Comment mettre en espace la qualité, l’intérêt scientifique et environnemental de la collection de Georges Durand ? Comment cette exposition peux mieux faire comprendre les enjeux du naturalisme aujourd’hui ? Ces questions, nous renvoient directement à la question muséographique suivante : « quelle est la grille de lecture de la collection », comment tisser un lien esthétique entre l’espace la collection, le paysage environnant et plus généralement le naturalisme?
LA COLLECTION COMME « CENTRE »
Pour y répondre, nous pensons développer un concept scénographique avec la collection comme « centre ». Le travail visera à montrer la masse, la qualité et la complexité des spécimens collectés par George Durand. La matérialité des spécimens leurs qualités plastiques et leur présence animal oblige un certain retrait des supports d’exposition. Dans un premier temps, l’idée de neutralité, de « blanc » et de grille permettra créer un cadre simple et objectif de lecture du contenu.
UNE GRANDE TABLE D’EXPOSITION
L’analyse de l’espace dédié à l’exposition montre la nécessité de dessiner une forme compacte. Les parois périphériques seront les supports extensifs des contenus de l’exposition. L’espace au centre sera le lieu d’une grande table découpée selon une grille dont la mesure se réfère à une boite de papillons. Elle formera un volume, une île propice à accueillir un ensemble de spécimens. Son découpage en tableaux favorise la répartition thématique et permet de répartir les composantes muséographique. Au centre de la table, hors de portée du visiteur, les sujets seront répartis par thème. La scénographie prend une forme hybride, à mi-chemin entre le laboratoire, la table du naturaliste et la réserve naturelle.
Le projet de scénographie combine l’échelle de la Cité de l’architecture & du patrimoine avec l’idée d’un laboratoire de projets autour des nouvelles typologies de logements sociaux.
Le sujet de l’exposition – quelle est la part de l’expérimentation dans l’habitat, comment donner « plus », comment tisser un lien esthétique entre l’architecture et le plaisir d’habiter ?- nous renvoie directement à la question : « comment habiter un espace d’exposition ? »
Pour y répondre, nous avons développé un concept scénographique autour d’un objet plastique qui, en continuité de l’exposition permanente, articule l’échelle de la Cité avec celle d’un lieu habitable, un « espace autre ».
Le tout constitue un réel lieu d’échange et de convivialité en en relation ténue avec la thème de l’exposition.