Tout en interrogeant l’idée d’écriture de l’architecture par quelque moyen que ce soit, c’est l’urgence du processus de création qui est matérialisée. Références visuelles, textuelles, traces photographiques, croquis, installations,… Les archives s’organisent de manière organique et animale. C’est de la profusion sans hiérarchie que l’on donne à voir, le processus à l’œuvre, plus de 650 images.
BLOCK BOOK souligne le caractère poétique et parfois ambigu des réalisations des trois architectes pendant ces années. Il insinue les engagements, non seulement philosophiques mais aussi sociaux et urbanistiques, matériels et immatériels, à l’œuvre dans le penser et le faire de ce groupe de travail.
Transposant ou adoptant les catégories opératoires du pop (imagerie, copie, déplacement, décontextualisation de signes et de formes issus du contexte), BLOCK utilise son système de figuration comme mode de communication mais surtout comme outil de conception architecturale. Pour eux, tout nourrit le projet : performance et spectacle vivant, installations plastiques, dispositifs sonores, musique… L’architecture est pour BLOCK un champ disciplinaire sans limites, pratiqué avec immédiateté et légèreté.
En regard de ces deux décennies d’images, cinq textes complètent l’ouvrage, signés Stéphane Lagré (architecte – membre historique du groupe Blockhaus DY10), Christophe Fiat (auteur), Nicolas Moulin (artiste), Christophe Le Gac (critique-enseignant), et Jean-Louis Violeau (sociologue).
Disponible ici.
Textes de l’ouvrage, en téléchargement libre.
Le mot d’ordre donné de studio de design T & P Work Unit était clair : aucune décoration superflue, la tonalité d’ensemble doit être celle d’une « Factory » à la Warhol.
Le champ lexical du mobilier tourne, de fait, autour de l’outil et de la fabrique, avec la conception de « plans de travail » inspirés de l’établi d’artisan, de cabanes posées ici ou là, et pensées comme des « ateliers » pour s’isoler en petit groupe, le tout dans une éco-conception poussée. Il est aussi question de «bureau libre» : personne, pas même les cadres dirigeants, ne dispose ici d’un poste fixe.”
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Le mobilier fait écho au lieu, à son histoire, stratification de restructuration et de changement de destinations, ainsi qu’a sa dernière fonction : centre d’art. Il procède par addition, augmentation, hybridation et détournement tant de mobilier existant (IKEA) que de produits issus des champs culturels de l’art et du design. Ainsi le piétement d’une table IKEA TORSBY, augmenté d’un plateau en aluminium poli réfléchissant, devient un bureau nommé MirRORS en référence aux sculptures minimales de Robert Morris réalisées en miroir. De même le mélange d’étagères IKEA EXPEDIT nous permet de recomposer un rayonnage SUDOKU de Mario Bellini…
Le BLOCK BANKS est l’image contemporaine du banc. Il fait référence à la réinterprétation qu’en ont eue les skateurs : les banks. C’est un travail sur les qualités du mélange polyéthylène-aluminium, le MIKS, son apparence et ses propriétés plastiques.
Les BLOCK BANKS consistent en l’addition de plusieurs modules moulés. A l’image du MIKS, c’est un banc plastique, s’adaptant à la topographie des lieux. La matière est laissée brute afin de la mettre en valeur.