Symbole d’innovation au sortir de la guerre, beaucoup des Grands Ensembles de logements issus de la Reconstruction arrivent aujourd’hui en fin de cycle : enclavement urbain ou rapport conflictuel avec un contexte qui a muté rapidement, défaut d’isolation thermique, évolution des modes de vie et des exigences d’habiter, perte d’attractivité d’un patrimoine parfois stigmatisé. 60 ans après sa construction, la résidence Plaisance à Saint-Nazaire montre des signes évidents de vétusté.
Restructurer en ajoutant :
– Ajout de logements neufs à une échelle intermédiaire entre l’habitat pavillonnaire et les immeubles, assurant la transition formelle et spatiale et adoucissant l’insertion de la résidence Plaisance dans le quartier ;
– Ajout d’une sur-façade en bois intégrant ascenseurs et usages annexes au logement (loggias, celliers), en complément de la rénovation thermique ;
– Ajout d’usages collectifs de proximité par la recréation d’un paysage habité entre les immeubles, proposant de nouveaux parcours piétons adaptés à l’échelle du site et l’aménagement de jardins d’agréments, potagers, vergers, placettes, jeux pour enfants qui redonnent vie à des espaces auparavant monotypiques et secs.
L’exposition « Plaisance – Les formes ajoutées » illustre les pistes urbaines et architecturales explorées. Elle croise différentes échelles et supports plastiques, multiplie les regards sur la réhabilitation à travers les récits des maîtrises d’ouvrage, maîtrises d’oeuvre et maîtrises d’usage. Elle témoigne de la collaboration engagée entre Jba et BLOCK, architectes et Atelier Horizons, paysagiste, au regard des enjeux architecturaux et paysagers, mais aussi urbanistiques, sociaux, écologiques et économiques soulevés par la réhabilitation.
Contenu audio disponible ici.
Tout en interrogeant l’idée d’écriture de l’architecture par quelque moyen que ce soit, c’est l’urgence du processus de création qui est matérialisée. Références visuelles, textuelles, traces photographiques, croquis, installations,… Les archives s’organisent de manière organique et animale. C’est de la profusion sans hiérarchie que l’on donne à voir, le processus à l’œuvre, plus de 650 images.
BLOCK BOOK souligne le caractère poétique et parfois ambigu des réalisations des trois architectes pendant ces années. Il insinue les engagements, non seulement philosophiques mais aussi sociaux et urbanistiques, matériels et immatériels, à l’œuvre dans le penser et le faire de ce groupe de travail.
Transposant ou adoptant les catégories opératoires du pop (imagerie, copie, déplacement, décontextualisation de signes et de formes issus du contexte), BLOCK utilise son système de figuration comme mode de communication mais surtout comme outil de conception architecturale. Pour eux, tout nourrit le projet : performance et spectacle vivant, installations plastiques, dispositifs sonores, musique… L’architecture est pour BLOCK un champ disciplinaire sans limites, pratiqué avec immédiateté et légèreté.
En regard de ces deux décennies d’images, cinq textes complètent l’ouvrage, signés Stéphane Lagré (architecte – membre historique du groupe Blockhaus DY10), Christophe Fiat (auteur), Nicolas Moulin (artiste), Christophe Le Gac (critique-enseignant), et Jean-Louis Violeau (sociologue).
Disponible ici.
Textes de l’ouvrage, en téléchargement libre.
La vingt-deuxième édition de la Triennale di Milano se déroule du 1er mars au 1er septembre 2019 sur le thème « Broken Nature : Design Takes on Human Survival ». Cette édition est organisée sous la Direction de Paola Antonelli, Conservatrice Principale de l’Architecture & Design et Directrice de la Recherche et du Développement au Musée d’Art Moderne de New York (MOMA). Une réflexion est portée sur la relation entre l’humain et l’environnement à toutes les échelles — du microbiome au cosmos, en passant par les écosystèmes sociaux, culturels et naturels.
La Section française a confié le commissariat de son exposition à Catherine Geel, historienne, enseignante, critique et éditrice, membre associée du Centre de recherche en design (ENS Paris-Saclay).
« De la pensée au visible. Design As A Large Ring » met en relief 9 projets, concrets, prospectifs et urgents. Il renoue avec un esprit qui appartient à la fois à un certain esprit français, et au design comme discipline : le lien de la pensée à la mise en forme.
“J’ai décidé de faire appel à Karl Nawrot, designer graphique dont une des qualités est de projeter son dessin, sa réflexion dans l’espace. Les architectes de BLOCK et Sophie Breuil, designer, ont ensuite matérialisé et aménagé cette intuition et pensé le parcours. C’est une très grande maquette qui s’étend sur 45 m², sur laquelle les projets des designers sont symbolisés. Pour chaque projet, un film a été réalisé par les designers eux-mêmes, afin de recontextualiser chaque projet dans le réel. Sur le modèle anglo-saxon du reader, chaque projet est accompagné d’un extrait d’écrit théorique d’un penseur français choisi parmi les textes que nous éditons par ailleurs, comme Georges Bataille ou Michel Serres. Cette section est un peu catatonique, assez poétique et contemplative. Ici, on ne présente pas d’objet, mais un paysage.”
Catherine Geel, commissaire d’exposition
Exposition réalisée grâce à la DRAC des Pays de la Loire, la Région des Pays de la Loire, l’ensa Nantes, le Voyage à Nantes, et la SAMOA
Une boîte à chaussures Adidas se transforme en une salle de sport, le ghost d’une alvéole du blockhaus DY10, la trame renversée d’un faux-plafond industriel, celle paysagère d’un agencement de tables réalisant une topographie… Autant de « formes indexées » qui montrent comment BLOCK vise en premier lieu la révélation d’une poétique particulière de l’espace sensible.
Transposant ou adoptant les catégories opératoires de la culture pop – imagerie, copie, déplacement, décontextualisation de signes et de formes issus du contexte – BLOCK utilise ce système de figuration comme outil de conception architecturale.
« Block – Formes Indexées » souligne le caractère poétique et parfois ambigu des réalisations des trois architectes pendant ces dix-huit dernières années. Elle laisse supposer les engagements philosophiques, sociaux et urbanistiques, matériels et immatériels, à l’œuvre dans le penser et le faire de ce groupe de travail.
La galerie Loire de l’école d’architecture de Nantes est le lieu qui a été choisi pour présenter cette rétrospective, à la fois comme symbole de l’enseignement d’une discipline exigeante mais également comme lieu de découverte et d’expérimentation, lieu d’émancipation et d’émergence des formes architecturales de demain.
Sur une proposition de l’association – HAUS et une invitation de l’ensa Nantes.
L’école d’architecture de Nantes, signée Lacaton et Vassal, propose un ready-made architectural : « Ceci n’est pas un parking », mais une somme de planchers, de rampes et de poteaux-poutres assemblés. L’architecture est ici manifeste, elle détourne la forme du parking et propose du volume à géométrie variable : des ateliers, des classes et amphithéâtre… La rampe permet l’accès à la terrasse pour y exposer des maquettes à l’échelle 1.
À la demande du Voyage à Nantes de faire un signal sur le toit de l’école, la proposition de BLOCK Architectes répond à Lacaton et Vassal : « Ceci n’est pas une enseigne » .
L’installation se joue du toit comme espace de stationnement en attente de voiture. L’ajout de la caravane comme habitat minimum rejoint le thème des micro-architectures. L’objet voiture-caravane recule, recule, et invite au voyage en apesanteur. L’objet appelle les regards curieux. Il est lissé, « tuné » et gommé des signes inutiles. Le covering finit d’animer l’objet : la caravane devient phosphorescente…devient enseigne.
Le mot d’ordre donné de studio de design T & P Work Unit était clair : aucune décoration superflue, la tonalité d’ensemble doit être celle d’une « Factory » à la Warhol.
Le champ lexical du mobilier tourne, de fait, autour de l’outil et de la fabrique, avec la conception de « plans de travail » inspirés de l’établi d’artisan, de cabanes posées ici ou là, et pensées comme des « ateliers » pour s’isoler en petit groupe, le tout dans une éco-conception poussée. Il est aussi question de «bureau libre» : personne, pas même les cadres dirigeants, ne dispose ici d’un poste fixe.”
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Comment mettre en espace la qualité, l’intérêt scientifique et environnemental de la collection de Georges Durand ? Comment cette exposition peux mieux faire comprendre les enjeux du naturalisme aujourd’hui ? Ces questions, nous renvoient directement à la question muséographique suivante : « quelle est la grille de lecture de la collection », comment tisser un lien esthétique entre l’espace la collection, le paysage environnant et plus généralement le naturalisme?
LA COLLECTION COMME « CENTRE »
Pour y répondre, nous pensons développer un concept scénographique avec la collection comme « centre ». Le travail visera à montrer la masse, la qualité et la complexité des spécimens collectés par George Durand. La matérialité des spécimens leurs qualités plastiques et leur présence animal oblige un certain retrait des supports d’exposition. Dans un premier temps, l’idée de neutralité, de « blanc » et de grille permettra créer un cadre simple et objectif de lecture du contenu.
UNE GRANDE TABLE D’EXPOSITION
L’analyse de l’espace dédié à l’exposition montre la nécessité de dessiner une forme compacte. Les parois périphériques seront les supports extensifs des contenus de l’exposition. L’espace au centre sera le lieu d’une grande table découpée selon une grille dont la mesure se réfère à une boite de papillons. Elle formera un volume, une île propice à accueillir un ensemble de spécimens. Son découpage en tableaux favorise la répartition thématique et permet de répartir les composantes muséographique. Au centre de la table, hors de portée du visiteur, les sujets seront répartis par thème. La scénographie prend une forme hybride, à mi-chemin entre le laboratoire, la table du naturaliste et la réserve naturelle.
Le projet de scénographie combine l’échelle de la Cité de l’architecture & du patrimoine avec l’idée d’un laboratoire de projets autour des nouvelles typologies de logements sociaux.
Le sujet de l’exposition – quelle est la part de l’expérimentation dans l’habitat, comment donner « plus », comment tisser un lien esthétique entre l’architecture et le plaisir d’habiter ?- nous renvoie directement à la question : « comment habiter un espace d’exposition ? »
Pour y répondre, nous avons développé un concept scénographique autour d’un objet plastique qui, en continuité de l’exposition permanente, articule l’échelle de la Cité avec celle d’un lieu habitable, un « espace autre ».
Le tout constitue un réel lieu d’échange et de convivialité en en relation ténue avec la thème de l’exposition.
« Altère » interroge à travers le champs sculptural, le rapport du corps à la masse. Le projet consiste à produire une haltère de compétition utra-légère et monochrome en fibre synthétique. Elle implique un exercice d’altération de la perception. Cette reconstruction participe à l’inversion de l’objet en tant que signe, tout en interrogeant le rapport du sport à la technologie. En s’éloignant de tout caractère normatif, ce « ready-made augmenté », cet « objet trouvé ré-agencé », ménage l’altérité propice au jeu, à la dérision et à la critique.
Les règles : Le même poids pour les femmes, les enfants et les hommes ; toute la démocratie et ces injustices réunies en seul un jeu.
Les haltérophiles exécutent deux types de mouvements différents avec un bras ou deux : l’arraché et l’épaulé-jeté.
– À l’arracher, ils soulèvent la barre au-dessus de leur tête bras tendus en un seul mouvement ;
– L’épaulé-jeté, ils soulèvent la barre jusqu’aux épaules, se redressent, puis jettent la barre à hauteur de bras au-dessus de leur tête.
Les haltérophiles disposent de trois tentatives pour chaque mouvement et les points de leur meilleur arraché et de leur meilleur épaulé-jeté sont additionnés afin de déterminer les vainqueurs.
« Parcourant l’Île de Nantes, nous nous sommes imprégnés des formes post-industrielles qui ponctuent ce territoire, fonctionnant comme des marqueurs : la Grue Titan et sa couleur jaune caractéristique nous ont ramenés vers l’esthétique moderniste et le Bauhaus. Nous voulions explorer l’interface entre l’espace du Showroom CIVEL, l’histoire de l’art et du design, la Loire toute proche et le paysage de l’Ile. Notre proposition interroge ces liens en réaction au contexte. »
BLOCK s’ingénie alors à faire dériver les objets : la modification apportée sur la façade à la signalétique du Showroom (le L de CIVEL, forme rectangulaire devenue jaune « Titan » pour le projet) entre en résonance avec l’installation d’un objet flottant sur la Loire, dans l’axe de la rue La Noue Bras de Fer. Cette plateforme étrange, sorte d’enseigne déterritorialisée sur l’eau, s’ouvre sur une polysémie référentielle qui questionne les notions d’usage et de signe : c’est à la fois un pixel dans le paysage, un îlot géométrique et monochrome (jaune « Titan » lui aussi), un objet autonome abstrait positionné perpendiculairement au courant, comme une fiction stable dans le réel perpétuellement mouvant du fleuve. Un trou dans l’espace-temps.
En prolongement de cette réflexion, BLOCK réalise un film, projeté à l’intérieur du Showroom, où l’objet flottant traverse le cadre de l’image tournée en plan rapproché sur la surface de l’eau : un curieux ballet nautique, entre apparition et disparition, matérialité et immatérialité.
Deux autres interventions développent cette pensée de la dérivation et de l’intégration dans le contexte mobilier et design. Au sol du Showroom CIVEL, un objet se déploie en deux modules sculpturaux : « A partir du motif de la bouée reliée à son corps-mort, nous avons simplifié au maximum les formes, dans un principe de lissage propre à l’histoire du design contemporain. Il en résulte deux volumes en tôle soudée : un premier losange en 3D, très incliné en porte-à-faux, laqué du jaune brillant de la Grue Titan ; un second parallélépipède à l’équilibre plus stable, noir et mat ; entre les deux, un câble et une prise jack, une manière d’insérer une référence énigmatique au son. Nous voulions un objet qui puisse glisser entre plusieurs statuts, qui ne soit pas vraiment de la hauteur d’une table ou d’un siège mais qui pourtant évoque ce type de référents, et qui rappelle aussi notre plateforme installée à l’extérieur. » En démultipliant ses fonctionnalités potentielles (lest, équipement hi-fi, assise, monolythe minimal ?), BLOCK renouvelle l’approche de l’objet sans jamais écarter l’équivoque de sa nature, tant pragmatique que symbolique. Décliné plus loin dans une version liquide, le Pixel mutant de BLOCK vient araser le bac d’un évier en acier brossé : monochrome jaune animé d’ondes, il est comme la vision matériologique inversée de la plateforme extérieure.
Texte : Eva Prouteau
Le mobilier fait écho au lieu, à son histoire, stratification de restructuration et de changement de destinations, ainsi qu’a sa dernière fonction : centre d’art. Il procède par addition, augmentation, hybridation et détournement tant de mobilier existant (IKEA) que de produits issus des champs culturels de l’art et du design. Ainsi le piétement d’une table IKEA TORSBY, augmenté d’un plateau en aluminium poli réfléchissant, devient un bureau nommé MirRORS en référence aux sculptures minimales de Robert Morris réalisées en miroir. De même le mélange d’étagères IKEA EXPEDIT nous permet de recomposer un rayonnage SUDOKU de Mario Bellini…
« Forme intermédiaire » est habitable. Conçu pour Le Lieu Unique, elle est une architecture temporaire qui par le jeu du détournement et de rapports d’échelles modifiés propose deux espaces concrets offrant un jeu d’univers fictionnels. En interrogeant les modes constructifs standards dictés par l’industrie et leur nécessaire transgression, le projet fabrique un espace « sans objet », « non- affecté ». La cour est vidée, rendu libre et séparée horizontalement par une grille, susceptible de s’étendre au de là des limites. L’exposition est l’expérience d’un projet qui agit comme modificateur du lieu et matrice architecturale. Aussi, « Forme intermédiaire » est comme une trame d’événements non programmés intriqués à l’infini, un laboratoire d’expériences perceptives, un dispositifs qu’il convient ou non de s’approprier.
Dans le cadre de l’exposition Mirages, production d’une architecture archétypique fictionnelle, organique et primitive dans sa substance, hi-tech de par sa conception
Dôme de rayon 2.8m, 84 polygones, latex naturel biodégradable tendu sur un ossature en résine fibre de verre
Artistes et architectes invités : Florence Doléac, Bruno Peinado, Frédéric Pradeau , Didier Faustino, Vincent Kohler, Eric Jourdan, Stephane Sautour, Atelier van Lieshout, Pierre-Laurent Cassière, Nicolas Moulin et Pierre Charpin
Le BLOCK BANKS est l’image contemporaine du banc. Il fait référence à la réinterprétation qu’en ont eue les skateurs : les banks. C’est un travail sur les qualités du mélange polyéthylène-aluminium, le MIKS, son apparence et ses propriétés plastiques.
Les BLOCK BANKS consistent en l’addition de plusieurs modules moulés. A l’image du MIKS, c’est un banc plastique, s’adaptant à la topographie des lieux. La matière est laissée brute afin de la mettre en valeur.
Le dispositif consiste en une hybridation de la matière (miroirs, tapis de danse) et de l’identité sonore du lieu avec un espace de diffusion. Il est construit sur la base des matériaux présents et tend vers l’idée d’une saturation spatiale.
Notre intervention est la construction d’une architecture temporaire :
L’espace est constitué par l’installation de deux enceintes de diffusion, un ampli et des supports. Chaque face est habillée de verre-miroir.
La diffusion de sons d’impact à dominante de percussion analogue au son produit par le pied sur le sol du lieu. La bande sonore oscille entre un assemblage minimal de sons de percussions complexes allant jusqu’à la saturation et des moments réglés se référant à des trames techno.
De façon programmée, un rectangle de lumière forme l’espace d’un « dance-floor ».
Deux miroirs sont disposés face aux éléments déjà existants de façon à dupliquer l’espace à la manière d’un « delay ».
Le dispositif spécule sur la production de formes architecturales, modificatrices et créatrices d’environnements spécifiques, embrayeurs de territoire.
La production de la forme s’articule sur l’idée générale de l’empreinte et de la matrice. Le médium « son » est entendu comme proto-forme architecturale. Il n’y a pas d’analogie formelle entre le sonore et une forme architecturale déduite. Le son, retransmit et transformé, est compris comme déclencheur et modificateur d’espace à un niveau social et phénoménal : Quelle forme territoriale et relationnelle se cristallisent au contact d’un agencement musical et sonore donné ?
Forme 0 : matière brute primitive et sonore / Première étape qui consiste en l’échantillonnage des sons du trafic routier extérieur au lieu.
Forme 1 : digitalisation et recyclage / Le projet relève des mécanismes de la perception. Il est une tentative de construire une architecture sur la base de sons prélevés et compris comme modificateurs, forme indexée du paysage sonore proche. Recyclés, bouclés, ils sont rediffusés à l’intérieur du bunker. Le dispositif est celui d’une simple amplification : le phénomène sonore prend le pas sur le caractère phénoménal du bunker, sur son épaisseur. Le projet peut se comprendre comme une tentative concrète de réduction de l’épaisseur des murs.
Forme 2 : transcription et hybridation / Le projet consiste en une hybridation. Il est question de la construction d’une architecture temporaire alimentée par le prélèvement et le retraitement du son et par cette forme relationnelle qu’est le clubbing : réaliser une forme intégrant la double articulation forme sonore prélevée et forme d’usage. Ce dispositif 2 – matière extraite du trafic routier / forme relationnelle du dance-floor – spécule sur la production de formes architecturales en tant que modificatrices et créatrices d’environnements spécifiques embrayeurs de territoire. Une strate de projet qui consiste à révéler l’appropriation des formes et leur réécriture. Le son précédemment prélevé du trafic est lissé par encodage des sons bruts au protocole M.I.D.I. (musical instrument digital interface : protocole de communication informatique, englobant matériel et logiciel, dont l’objet est d’assurer le transfert standardisé d’informations essentiellement musicales) puis diffusé après avoir été reconstruit sous une forme « pop ». Une cellule du bunker est installée en dance-floor et lieu d’écoute. L’agencement reprend une des formes d’usage social intrinsèque à ce lieu, il en capture les signes et les fait glisser vers un complexe architectural.